L’ENIPSE : Sid-actionnaire dans la lutte contre le VIH

Le 1er décembre marque la journée mondiale de la lutte contre le Sida. Depuis 30 ans, le centre de dépistage de l’ENIPSE accompagne les personnes susceptibles d’être séropositives. Cet établissement a pour but de sensibiliser, d’accueillir, d’accompagner et de proposer différentes méthodes de prévention adaptées à la situation de tous.

« Cette année, on compte 173 000 personnes positives au VIH en France », prévient Loïc Jourdan, coordinateur du centre. Le centre de l’ENIPSE, situé à Nice, propose des dépistages du VIH ainsi que de l’hépatite C. Sur les murs blancs, de nombreuses affiches colorées habillent la pièce. Des images à connotation sexuelle, des flyers, des préservatifs masculins, mais également féminins font office de décoration. Les accompagnateurs présents accueillent et prennent en charge des personnes potentiellement contaminées. Mais cet établissement est aussi un lieu de travail puisque de nombreuses actions sont organisées hors des murs. Dépistages dans des universités et des discothèques, préventions sur des sites de rencontres, partenariats avec des commerces LGBT et libertins, le centre se définit comme un lieu de ressource fiable pour leurs partenaires. 

Accompagner, prévenir et agir

Un entretien est obligatoire avant tout dépistage. Dans une petite pièce mis à part, deux chaises, un bureau ainsi que quelques produits et ustensiles de médecine. C’est là qu’il se déroule, en toute intimité. Durant quelques minutes, Loïc va dresser un bilan sur la santé sexuelle de la personne souhaitant se faire dépister, le but étant de la préparer à ce que le résultat soit éventuellement positif.  « Si c’est le cas, on va appeler un médecin afin qu’il prenne en charge cette personne sous les 48h qui suivent », raconte le coordinateur. Il n’y a pas de traitements exigés et obligatoires. Ce sont les personnes qui décident des traitements qu’ils souhaitent prendre selon leurs modes de vies ou leurs sexualités. Loïc s’explique : « On va plus donner la PREP a des personnes homosexuels ou a des travailleuses du sexe, car ce sont les personnes les plus exposés à ce danger ». Il ajoute également que tous les traitements et les bilans sanguins sont pris en charge à 100% par la Sécurité sociale. 


Le dépistage, la protection et les traitements


 La prise de sang dans un laboratoire ou dans un Cegidd se fait librement, sans ordonnance et en ayant pris un rendez-vous en amont. L’autotest, lui, se trouve en pharmacie ou dans des centres de dépistage. Il est à utiliser seulement si un rapport sexuel à risque a eu lieu il y a plus de trois mois. « C’est facile d’utilisation et le résultat est très rapide. C’est le même fonctionnement que les piqûres pour les personnes atteintes de diabète », annonce Loïc. Il existe aussi le Test Rapide d’Orientation Diagnostique, qui est basé sur le même principe avec un résultat immédiat. Pour se protéger, le préservatif reste le plus connu et le plus efficace. Si un rapport à risque a eu lieu, le Traitement Post Exposition est l’une des meilleures solutions pour ne pas être contaminé. Cependant, il est efficace seulement si une personne a eu un rapport sexuel non protégé durant les dernières 48 heures.  Dans ce cas-là, il faut immédiatement se rendre à l’hôpital ou dans un centre de dépistage afin d’évaluer le risque et de recevoir un traitement. Au-delà de ce délai, le traitement serait inefficace et la personne contaminée. Enfin, il existe un moyen de protection pour les personnes séropositives. Le TasP, Treatment as Prevention, traite les personnes séropositives pour ne plus qu’elles puissent contaminer. C’est un outil de prévention comme les autres, seulement la charge virale de la maladie dans le sang doit être indétectable depuis 6 mois minimum. Le coordinateur s’exclame : « Grâce à ce traitement, si un homme est séropositif et sa femme est séronégative, ils peuvent avoir des rapports sexuels non protégés sans avoir affaire à de la contamination ». La PREP, Prophylaxie Pré-Exposition, est basée sur le même principe mis à part qu’il faut prendre un médicament avant chaque rapport. 

Différence entre VIH et Sida

Il existe bel et bien une nuance entre ces deux termes. Le VIH est détecté avant le Sida qui lui est son évolution. S’il est pris en charge à temps, il n’évoluera pas. Loïc raconte : « Au contraire, quand une personne ne prend pas de traitements, la charge virale, c’est-à-dire le nombre de copies de virus dans le sang, augmente et s’attaque aux défenses immunitaires ». C’est à partir de ce moment-là que le Sida se contracte dans le corps. Aujourd’hui, aucun traitement n’a été trouvé. Néanmoins, 4 personnes dans le monde ont réussi à stopper la progression du virus dans leur corps. Un miracle dû à la thérapie cellulaire, principale piste de recherche ayant pour but d’arrêter la mutation de la maladie.

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