Jeux olympiques d’hiver 2030 en France : enjeux, sites et écologie

Le Comité international olympique a annoncé qu’il avait retenu les Alpes françaises comme seul candidat à l’organisation des Jeux olympiques d’hiver de 2030. C’est un formidable coup de pouce pour les Alpes et pour la France qui prolonge ainsi son aventure olympique. Néanmoins, l’organisation de cet événement soulève un certain nombre de questions importantes.

« Le soutien populaire en France reste incroyablement fort et je peux vous promettre que, pour avoir vécu les campagnes des Jeux Olympiques depuis maintenant plusieurs décennies, nous avons rarement, voire jamais, vu un tel soutien. […]. Et c’est fantastique » a déclaré Christophe Dubi, directeur exécutif des Jeux Olympiques. Après Paris l’année prochaine, la France devra se préparer à organiser d’autres Jeux. Les Alpes françaises sont la seule ville sélectionnée pour accueillir les Jeux olympiques d’hiver de 2030. Les candidatures suédoise et suisse ont été rejetées.

La France a été choisie en grande partie en raison de son incroyable soutien populaire, mais aussi en raison de ses nombreuses infrastructures prêtes à l’emploi et de son expérience en matière de grandes compétitions. Selon le CIO, 95 % des installations sont déjà prêtes. De plus, les Alpes sont habituées à accueillir de grandes compétitions. Freeride, ski cross, ski nordique, ski acrobatique, bobsleigh, cette expérience semble également avoir fait pencher la balance en faveur de la France. « Il y a eu les championnats du monde, Courchevel-Méribel et trois éditions des sports d’hiver ou des Jeux olympiques d’hiver organisés par la France. Nous avons donc un héritage fort en matière de sports d’hiver, mais aussi d’autres atouts avec toute l’expérience accumulée par Paris 2024 […] Nous avions un grand avantage sur les autres candidats. De plus, nous avons le soutien du président jusqu’aux municipalités », a déclaré Karl Stoss, président du Comité olympique autrichien et membre du CIO. Jean-Michel Arnaud, sénateur des Hautes-Alpes, se félicite pour cette reconnaissance internationale : « Sachant que la perspective d’une candidature en concurrence avec la Suisse et la Suède a retenu l’attention du CIO est un véritable signe d’encouragement et de reconnaissance des capacités d’organisation de la France ».

Quels sont les enjeux ?

Cette nouvelle édition sera la quatrième sur le sol français, après Chamonix en 1924, Grenoble en 1968 et Albertville en 1992. Chamonix en 1924, Grenoble en 1968 et Albertville en 1992. L’enjeu n’est plus du tout le même aujourd’hui qu’à l’époque. Jean-Michel Arnaud, sénateur des Hautes-Alpes, estime que l’organisation des Jeux est un défi pour nos régions : « Il ne s’agit pas de faire les JO de Sotchi, il ne s’agit pas de faire des JO qui ont un impact sur l’environnement de nos régions, mais de faire des JO qui favorisent le développement durable, c’est-à-dire essentiellement la réutilisation des infrastructures existantes et de faire des JO qui apportent aussi de la résilience en termes de logements, d’infrastructures ferroviaires et de sécurisation de nos réseaux routiers ». Un bon point pour l’écologie, mais aussi pour le budget. La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, insiste sur la nécessité d’un « cadre budgétaire le plus maîtrisé et le plus rigoureux possible ». Pour l’heure, le budget global des JO est estimé à 1,5 milliard d’euros.

Des Jeux vraiment durables ?


Ce sont des Jeux innovants, durables et inclusifs qui mettront la France et ses montagnes sur le devant de la scène » a déclaré Emmanuel Macron. L’objectif est d’organiser des Jeux olympiques durables, mais avec le réchauffement climatique, la question de la neige artificielle se pose. Pour David Lappartient, président du Comité national olympique et sportif français, ces Jeux utiliseront « très largement » la neige naturelle. Comme le confirme Renaud Muselier : « Il y aura de la neige en 2030 pour ces JO. Nous avons fait une étude qui montre qu’il y aura de la neige au moins jusqu’en 2050 ». Un projet et des interventions qui sont loin de faire l’unanimité en matière d’écologie. Depuis plusieurs mois, un grand nombre de citoyens, d’ONG environnementales et d’élus critiquent le projet comme une « aberration » pour l’écologie. Dans un article publié par le collectif No JO sur Reporterre au début du mois dernier, les membres critiquent l’eau qui devra être pompée dans les rivières, l’empreinte carbone des transports en commun et l’artificialisation des sols.

Lieux déjà choisis

Sept ans avant le début des Jeux, la plupart des sites ont déjà été choisis. Les épreuves de ski de fond
et de biathlon se dérouleront dans le pôle de Haute-Savoie.La Savoie accueillera le bobsleigh, le skeleton, la luge, le ski alpin, le saut à ski et le combiné nordique. Le snowboard et le ski acrobatique se dérouleront dans le Briançonnais. En outre, les Alpes-Maritimes et la ville de Nice accueilleront les épreuves de curling, de patinage artistique, de saut à ski, le short track, le hockey, le ski cross et le snowboard cross. Il n’y a pour l’instant que deux problèmes : l’ovale de patinage de vitesse sur longue piste, qui n’est plus opérationnel, et l’accueil des épreuves paralympiques de snowboard.
« Plusieurs options s’offrent à nous. A l’étranger, ou temporairement en France. Des contacts ont été pris et des discussions sont en cours », précise David Lappartient.

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